dans l'étreinte de la nuit
l'étouffement des étoiles

à l'heure où flamboient
les manteaux d'ivresse

s'ébroue

une langue sombre

creusant le vertige

des fêlures étouffées


j'écarte le voile
d'une main vague


l'embrasure s'offre
l'horizon en son seuil


ici est le passage
où s'éveille
toute création


en moi
délier les parois


marcher est pierre

et traces

- même la pluie a son pas -

comme nous l'aube trébuche

sur ses racines

marcher est terre


demain s'avance
à pas de dunes
sur nos peaux de sable

le temps n'est
que larme étranglée
au coeur du sablier


le bruit du train
illustre les nuages s'étirant
pour ne pas partir

la fugue du crépuscule

griffe mes chagrins
de l'empreinte des jours

en épuisant mon chemin


pulsations du rêve libèrent
les regards murés

seuils embrasés

à force de révérences

et d'appels

le vent n'a pas besoin
de sentinelle


la mission du passant :
fracasser la lumière

d'une ombre créatrice

mais déjà les murs oublient


ils trouvèrent l'eau
assoupie entre deux poèmes

une lumière d'automne aux fines chevilles
lasse de jouer seule y venait s'iriser

un moineau se confondait en solitude

ils trouvèrent l'eau
qui leur mordit la mai

 

denis heudré

 
accueil
orion poesie