Poédémie Je suis une épidemie, une épidemie de sentiments. Tu m'effleures , tu me sens, tu te contamines de mes tourments.. Orage Sales menaces planant sur tous les monts, lourds et soucieux les nuages passent, soufflant les âmes d'amonts. On entend les râles des fleuves perdant leur raison et les cris d'épouvante des branches qui s'arrachent. La montagne a peur quand le ciel n'est pas bon Valse La toupie vire volte. Tantôt, vas-y par ci, tantôt voila par là, tourne sans s'arrêter de danser. Vrille, saoule et zigzague, un deséquilibre qui divague, ivre roule sans trébucher. la boule et le triangle se sont mariées. Idolâtre idiots d'idées identiques Sans traces ni pactes des sans paroles discrètes qui s'tâtent, étalent à tâtons ,tout le temps, des tendances totales d'un silence tacite et cette horloge tique taque en tournant Chorales Alloué aux chants des oiseaux, des moineaux et des corbeaux, l'alouette comme une clarinette donne le tempo. Enjoué par le coucou qui métronome coup par coup, une mésange passe... Enchantés par les geais, égayés par les pies, le merle et sa muse épient ses musiques et attirés par ses sons bizarres, les pinsons et les busards entonnent une chanson. Alcools Les larmes du devenir La Vallée Les longs ruisseaux s’enfuient vers des rêves de rivières éloignées, étirant ses eaux entre les troncs et les pierres, dessinant des creux dans l’horizon; Le vent, plus loin, rejoint les nuages, sifflant dans l’écho des airs tournoyants. Le ciel, plus grand, plus fier, admire en riant des soleils de lumière dévorant de son bleu la si verte vallée. Coups de fourdre Pleurant sur le sort des ancres des amours qui périclitent, je me noie dans la joie de l'oubli et du devenir; avec le bonheur comme croix et l'espérance comme élixir. J'appréhende de gourmandise les avatars éclectiques cherchant dans le noir des émois électriques. Tendre fumée J'aime la tendresse allumée par la brume des fumées, qui entre plumes et vagues, rêve et divague. 19 heures Dingues sont les cloches Ding ! dong ! font les cloches sonnant dans l'entonnoir de l'angélus du soir. Dans le mélange des sons, la perte de raison et dans ce tintamarre, un grain de folie. Hérésie de la chouette Un oiseau égaré noctambule déambule en plein jour. Tel un funambule aveuglé, il a dans les yeux le soleil qui le brule. Il tourne sans cesse, cherchant le crépuscule dans ce monde que le jour dissimule. Attendant la bascule de la nuptialité qui effraie les vivants mais que la chouette adule. Il erre ridicule,un oeil sur la pendule,tout autour du clocher et reste incrédule, le regard effaré, quand l'angélus bouscule la lune qui apparaît...
Selim Stamrad |