Poédémie

Je suis une épidemie,

une épidemie de sentiments.

Tu m'effleures ,

tu me sens,

tu te contamines de mes tourments..


Orage

Sales menaces planant sur tous les

monts, lourds et soucieux les nuages

passent, soufflant les âmes d'amonts.

On entend les râles des fleuves perdant

leur raison et les cris d'épouvante

des branches qui s'arrachent.

La montagne a peur quand le ciel n'est pas bon


Valse

La toupie vire volte.

Tantôt, vas-y par ci,

tantôt voila par là,

tourne sans s'arrêter de danser.

Vrille, saoule et zigzague,

un deséquilibre qui divague,

ivre roule sans trébucher.

la boule et le triangle se sont mariées.


Idolâtre idiots

d'idées identiques

Sans traces ni pactes des sans

paroles discrètes qui s'tâtent,

étalent à tâtons ,tout le temps,

des tendances totales

d'un silence tacite

et cette horloge tique taque

en tournant


Chorales

Alloué aux chants des oiseaux, des moineaux

et des corbeaux, l'alouette comme une clarinette

donne le tempo.

Enjoué par le coucou qui métronome coup par

coup, une mésange passe...

Enchantés par les geais, égayés par les pies,

le merle et sa muse épient ses musiques

et attirés par ses sons bizarres,

les pinsons et les busards entonnent une

chanson.



Alcools

Les larmes du devenir
des coeurs égarés nagent
dans la mémoire d'un verre
de sentiments perdus.
Les pleurs se resserrent puis longuement
se sèchent dans l'abreuvoir doré
où se baigne l'ivresse.
Assomoir dérisoire d'un écueil
envolé dans les blés fanés
de nos rêves obliques.
Le fumoir abrasé foule les ogives
et s'écrase assoiffé dans un nuage blanc.
La nucléaire vague s'évapore onirique
dans un sol irradié où rampe et s'opère,
se creuse puis se terre,
le souvenir déçu des cendres éparpillés.


La Vallée

Les longs ruisseaux s’enfuient

vers des rêves de rivières

éloignées, étirant ses eaux

entre les troncs et les pierres,

dessinant des creux dans l’horizon;

Le vent, plus loin, rejoint les nuages,

sifflant dans l’écho des airs tournoyants.

Le ciel, plus grand, plus fier,

admire en riant des soleils de lumière

dévorant de son bleu la si verte vallée.


Coups de fourdre

Pleurant sur le sort des ancres

des amours qui périclitent,

je me noie dans la joie

de l'oubli et du devenir;

avec le bonheur comme croix

et l'espérance comme élixir.

J'appréhende de gourmandise

les avatars éclectiques

cherchant dans le noir des émois

électriques.


Tendre fumée

J'aime la tendresse allumée

par la brume des fumées,

qui entre plumes et vagues,

rêve et divague.


19 heures

Dingues sont les cloches

Ding ! dong ! font les cloches

sonnant dans l'entonnoir

de l'angélus du soir.

Dans le mélange des sons,

la perte de raison et dans ce

tintamarre, un grain de folie.


Hérésie de la chouette

Un oiseau égaré noctambule déambule en plein jour.

Tel un funambule aveuglé, il a dans les yeux le soleil qui le brule.

Il tourne sans cesse, cherchant le crépuscule

dans ce monde que le jour dissimule.

Attendant la bascule de la nuptialité qui effraie les vivants

mais que la chouette adule.

Il erre ridicule,un oeil sur la pendule,tout autour du clocher

et reste incrédule, le regard effaré,

quand l'angélus bouscule la lune qui apparaît...

 

Selim Stamrad

 
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