Vincentt



Pensée fugitive


Elle se jette à mon cou dans
la rue et je me dis que je devrais
la prendre là, debout, devant
les gens stupéfaits qu’une telle
beauté puisse apprécier un vieux fou
comme moi car ils ignorent
que mon âme de poète
à un don pour reconnaître les cœurs
solitaires


La voix de la raison dans la tête de deux fous

Ma chérie, toi et moi nous savons bien que se mettre ensemble ne serait qu’une pure
folie, un peu comme jouer au ballon prisonnier avec un flacon de nitroglycérine, pourtant
crois moi, il y a bien des soirs où une présence, un corps contre lequel se blottir et un peu
de chaleur pourraient changer la donne car à force de taper sur les murs ce sont toujours mes
doigts qui saignent et ce serait toujours mieux que toutes les fois où je m’arrache
les tripes en chantonnant une marche funèbre ou que clouer le chat du voisin contre la porte
de son garage mais ne nous voilons pas les yeux nous sommes tous les deux incapables de
croire en l’amour, d’être fidèle et notre immense besoin de tendresse toujours insatisfait, nous
pousse à plonger la tête la première dans les extrêmes ce qui tend à prouver que nous sommes
plutôt faits pour tomber fou amoureux de quelqu’un capable de nous démontrer que dans
nos manières d’agir, de faire et de penser nous avons tort sur toute cette ligne où nous
marchons avec une inconscience certaine, les bras écartés, tributaires d’un équilibre précaire.


A la recherche de l’équilibre

Il faudrait que je trouve un moyen pour ne plus m’arracher le cœur
Le jeter sur le sol et le piétiner
De colère
De désespoir

Peut-être une jolie fille,
Qui me demanderait de rentrer après le travail
Parce qu’elle m’attendrait les cuisses prêtes à s’ouvrir
Parce que son cœur battrait à l’unisson du mien
J’aurai tout chaud en dedans, je sourirai en franchissant la porte
Et je l’embrasserai en riant

Oubliés
les nuits, la vodka, les jolis culs qui se trémoussent
les chagrins
Ma folie

Apaisées
La rage
La colère

Il faudrait que je cesse de m’arracher le cœur
Pour les putains, les menteuses, l’argent, les lendemains
Tout ça n’a pas d’importance, les gueules de bois aussi
Finissent par passer

Je devrais m’envoler loin de mes nuits, même si
dans le miroir mon regard
fou me rappelle
que l’équilibre est fragile
Que je tangue trop

Vincent

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